Aslania

“Is sex dirty? Only when it's being done right.”― Woody Allen

Initiation au bondage : l’art du Kinbaku

Je vous raconte l’histoire d’une rédactrice qui s’est initiée au Kinbaku avec son partenaire Francis pour pimenter leur vie sexuelle. Il s’agit d’une pratique initiée au Japon pour torturer les prisonniers, mais qui s’est converti en concept de bondage. Elle consiste à se suspendre ou à s’attacher au sol à l’aide d’une corde avec un style de broderie.

Comment se font les nœuds ?

Il sonnait 11 h ce dimanche matin, Francis et moi nous retrouvons dans la cave d’un club SM du coin pour notre séance d’initiation au kinbaku. Stella est allongée au sol à plat ventre, le dos en courbe et les fesses vers l’arrière, attaché avec une corde de 8 millimètres d’épaisseur et de 8 mètres de longueur fait en chanvre. « Ça m’excite d’être attachée ainsi au sol », disait-elle. Avec moi, Francis avait quelques difficultés pour le nœud. L’exercice était de faire un column tie, pour m’immobiliser.

L’idée de cette pratique est d’attacher son compagnon au sol ou de le suspendre fermement avec une technique spéciale.

Comment explique-t-on cette pratique Kinbaku ?

Pendant que nous traversons la porte de sortie, Francis me lança :

« Quand tu es lié avec ces cordes, tu as tendance à te retrouver dans un cas de bondage sado-masochisme ».

Alice et Gaëlle s’encordaient juste à côté. Alice ayant remarqué mes inquiétudes m’écria :

« Les cordes représentent pour nous un autre moyen de communication par lequel la vérité s’impose d’elle-même. Nous nous comprenons sans avoir besoin de parler ».

Après un léger silence, elle complète :

« On dit souvent que les cordes nous libèrent. Elles te permettent de te livrer entièrement à ton partenaire sexuel ». Jusqu’à ce moment, je ne voyais pas ce qu’on pouvait trouver d’excitant dans cette pratique.

« Les liens anéantissent le corps et la circulation du sang ainsi que la respiration changent de rythme : on est à la limite de la douleur et de la jouissance », me lança Murielle, une sexologue. « L’impression de faire un rêve alors que l’on est en éveil, c’est un laisser-aller que notre organisme réclame ».

C’est ce qui s’appelle un rope space selon Alice et Gaëlle. Pour mieux voir de quoi il s’agit, elles nous emmènent dans la Salle des Liens, lieu de retrouvailles des initiés.

Faisons un peu d’imitation

La Salle des Liens est un espace bien large destiné à la pratique du Kinbaku. Un mec un peu âgé nous souhaite la bienvenue. La Salle des Liens ne fait pas de publicité, pourtant elle ne manque pas de pratiquants. Ici, il n’y a pas de professeur. On se prend à deux et on travaille en s’inspirant des autres. Je regardais partout autour de moi et je me posais mille questions à la fois. J’aperçois un jeune couple où la jeune fille en jupette a suspendu son homme en calcif. Ce dernier était dans une position bizarre et semblait souffrir. Je ne restai pas sur ma faim, je chuchotai à Alice : « Il a l’air de souffrir ». Elle me répondit : « Ce n’est pas du jeu, il ressent la douleur, mais observe le bien, il est au bord de la jouissance, c’est ça le rope space dont je te parlais ».

Elle me prit en charge et me noua les mains à l’arrière, fermement au point où je ne puis plus bouger.

Mon premier Rope Space

Je crois qu’Alice m’a laissé à Francis. Il me laisse faire le choix d’un livre dans la petite bibliothèque de la salle. En parcourant, un modèle me frappe à l’œil. Place à l’application, Francis m’attache comme il peut. Je lui exige de serrer fermement. Les yeux fermés, je me sens coupé du monde. Je n’entends plus rien autour de moi, un léger frisson m’envahit et je sens juste mon corps qui se déforme. Après une dizaine de minutes dans cette position, les jambes fléchies et les bras vers l’arrière, Francis me libère. Je n’avais pas envie que ça se termine. J’ai ressenti une forte sensation et Francis m’expliquait que j’étais à sa merci. Oups !!! Il se fait tard. Nous prîmes deux cordes chez le vendeur à l’entrée avant de nous avancer tout joyeux vers la maison.

simone

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